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La Capitale : "Tranchons dans divers dossiers"

- Article publié dans La Capitale, rédigé par PA. D. - L'interview est disponible ici.


Président des Jeunes cdH, Christophe De Beukelaer, qui enregistré le 2e score de sa liste, rempile comme échevin à Woluwe-Saint-Pierre. Selon lui, son parti doit passer le relais aux jeunes.


Il y a six ans, le cdH avait pris le pouvoir au MR. Les deux partis sont désormais ex-æquo. Vous vous sentez légitimé ?

En 2012, quand on a pris le pouvoir comme vous dites, on a donné un coup de barre différent à la commune, avec de l’audace, de grands projets menés, un accent mis sur la convivialité. On attendait donc les résultats avec une certaine appréhension, en se demandant si on n’avait pas trop bousculé les gens. Mais quand on a vu notre progression et celle d’Ecolo, les deux forces du collège, on s’est sentis confortés. J’ai vraiment sauté de joie.

Les résultats sur l’ensemble de la Région donnaient moins envie de sauter de joie. Le cdH a gardé ses mayorats mais encaisse un recul généralisé...

En effet, là où nous avions des bourgmestres, cela s’est vraiment bien passé. Regardez les résultats à Jette. Mais il est clair que c’est contrasté. On doit faire l’analyse-vérité de ces élections et ne pas se voiler la face. En tant que président des jeunes cdH, ce sont les scores de la nouvelle génération que je suis allé regarder en premier. Partout où on a donné une chance à des jeunes (en âge ou en politique) ils ont performé. Les résultats globaux ne sont pas réjouissants mais j’ai de l’espoir avec ces jeunes.Ils ont prouvé qu’ils savaient mener une campagne, convaincre et être élus.

Cela ne vous inquiète pas d’être au sein d’un parti dont on annonce souvent la mort ?

Franchement, la mort du cdH, non... Je pense qu’on a un message très fort à faire passer. On l’a prouvé dans plusieurs communes. Maintenant, il faut en effet que la jeune génération prenne le relais, j’y crois vraiment. Cela ne veut pas que dire que ceux qui passent le relais sont dehors et qu’on ne les écoute pas. Au contraire, on a besoin de leur expérience. Dans les semaines à venir, il y aura des réunions importantes pour la composition des listes de 2019. Cela bouge dans tous les états-majors de parti, il faut se mettre en ordre de marche.

Vous dites avoir un message fort à faire passer, mais celui-ci est-il suffisamment clair ?

Aujourd’hui, non. J’ai entendu dire qu’il fallait radicaliser le discours. Pour moi, cela signifie qu’il faut trancher une série de dossiers. Par exemple, qu’est-ce qu’on veut en mobilité : un péage urbain ou une taxe kilométrique ? Au niveau du vivre-ensemble, qu’est-ce qu’on accepte ? Et de l’institutionnel : que fait-on du fonctionnement commune-région ? Ce sont des monstres du Loch Ness que l’on doit prendre à bras-le-corps. Au cdH, on n’a pas encore de consensus sur ces dossiers. Avec la jeune génération, on a envie de trancher pour avancer avec un projet progressiste, urbain. Et sur le discours, je pense que le signal est clair pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris : la transition écologique est le plus grand défi de notre génération. Moi j’ai fait campagne là-dessus, ce qui explique mon score.

Comme pour Ecolo, c’est une manière de capter l’électorat plus jeune.

Je ne suis pas obsédé par le score d’Ecolo car je l’avais compris avant. C’est une situation d’urgence internationale sur laquelle on ne peut plus fermer les yeux. Mais on aborde la problématique de manière complètement différente d’Ecolo. Pour aboutir à la transition écologique, on fait confiance aux nouvelles technologies. On croit aussi très fort dans la vie associative, l’entreprise privée et l’initiative personnelle. Et puis l’écologie, ce n’est pas uniquement des vélos électriques à Ixelles et Uccle. Notre projet ne laisse personne au bord du chemin, du chômeur longue durée, à la personne âgée isolée et aux personnes issues de l’immigration. C’est dans l’ADN de notre parti, constitué de personnes issues de toutes les couches de la population.

Est-ce que vous vous voyez faire une longue carrière en politique, à l’ancienne ?

La politique n’est pas un métier. J’ai mon entreprise sur le côté. Et, même si c’est souvent critiqué de partager ainsi son temps, je tiens à garder une indépendance vis-à-vis de la politique. Les astres s’alignent bien en ce moment en politique, donc je m’investis à fond mais c’est important pour moi de savoir que je pourrai retourner dans le privé. Ça m’a fait rigoler quand j’ai vu le tract de Vincent De Wolf (MR, NDLR) sur lequel il est écrit qu’il est bourgmestre d’Etterbeek sans discontinuer depuis 1992.

À Woluwe Saint-Pierre, vous avez trouvé la campagne du MR agressive.

Ils étaient dans le repli et le statu quo. Et dans une campagne parfois agressive à notre égard, avec de fausses rumeurs concernant notre position sur les Dames Blanches par exemple. Sinon, ils ont surfé sur des thèmes qui n’ont pas touché les jeunes. Le ton était donné à Bruxelles-Ville avec la campagne d’Alain Courtois qui s’est affiché avec un sourire Colgate sur des tracts pour un parc Maximilien plus propre. C’était abject. Ces élections ont démontré que les gens, au moment de faire un choix, ont pris du recul et se sont défaits de leurs peurs.

Avec une percée du PTB !

On l’a vu à Molenbeek, le projet du PTB, c’est de raser gratis. Le PS s’est retrouvé esclave de cette dynamique. Ils renversent une majorité qui a fait du bon boulot avec un projet qui ne résistera jamais à la réalité. Je suis d’accord qu’ils ont fait un bon score mais il y a des majorités alternatives partout. Cela ne me surprend pas de la part du PS mais je suis effaré de voir qu’Ecolo a également brisé un cordon sanitaire en discutant avec eux. C’est aussi une de nos différences fondamentales : au cdH, on ne se fera jamais avoir par ce vieux rêve communiste. Nous sommes des gens responsables, ancrés dans la réalité.


 

Partenariats entre crèches et homes


Christophe De Beukelaer a fait campagne aux élections communales sur deux thèmes principaux: la green city et la smart city. « Woluwe-Saint-Pierre est une commune assez privilégiée. Donc, on doit montrer l’exemple dans une série de domaines liés à la transition écologique: mobilité douce, économies d’énergie, alimentation durable... On doit être exemplaire et mener des projets pilotes. Pour ce qui est de la smart city, il s’agit de s’emparer des nouvelles technologies pour les mettre au service des citoyens, avant d’être complètement largués par le privé », explique le jeune échevin humaniste. Il cite plusieurs exemples, comme l’éclairage public intelligent ou encore les feux tricolores qui passent au rouge lorsqu’un automobiliste roule trop vite.

Selon lui, la ville intelligente ne se résume cependant pas aux nouvelles technologies. « Il faut aussi penser de manière intelligente aux innovations sociales. Par exemple, on va mettre en place des partenariats entre chaque crèche et chaque maison de repos existantes. Une fois par semaine, les bambins pourront aller une après-midi dans un home. C’est un projet intergénérationnel win-win qui permet de maintenir les personnes âgées en activité et de permettre aux enfants d’apprendre la patience et d’avoir un contact différent », souligne-t-il.

Les prochaines crèches construites sur le territoire de la commune devront être accolées à des maisons de repos. « Je veux réaliser un projet pilote à Woluwe-Saint-Pierre », annonce l’échevin, en charge aussi bien de la petite enfance que du troisième âge.

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