Retrouvez mon intervention dans L'Echo au sujet de la blockchain et des ses perspectives.
Extraits
" Pas à pas vers les blocs
Pourtant, la blockchain en est encore à ses balbutiements chez nous. Pour preuve, l’objectif de la première édition de la «Brussels Blockchain Conference» qui aura lieu le 6 octobre prochain est «d’éveiller les décideurs au potentiel de la blockchain afin que l’Europe et la Belgique ne ratent pas cette opportunité unique». Les deux instigateurs du rassemblement, Christophe De Beukelaer, député bruxellois cdH, et Raoul Ullens, entrepreneur Blockchain, comptent y prêcher la bonne parole, mais font face à certaines réticences des patrons à s’intéresser au sujet. «La blockchain est aujourd’hui suffisamment mature pour s’implanter dans les entreprises. Il est temps d’établir des ponts entre les entrepreneurs blockchain et les entreprises.»
Certains secteurs ne veulent pour l’instant pas entendre parler de la blockchain, qui est encore vue comme un ennemi. «Les grandes banques et les assurances sont encore plutôt dans une phase de combat envers la blockchain. C’est le processus classique. On moque la technologie, on la combat et enfin on l’adopte», expliquent les deux convaincus. «Cela va profondément changer des pans de business entiers, il faut donc se préparer.»
Si comparaison n’est pas raison, on associe souvent la révolution blockchain à l’arrivée d’internet. «Au départ d’internet, personne ne comprenait vraiment son utilité jusqu’au jour où les mails sont arrivés.» Problème, la blockchain n’a pas encore une application comme les mails pour se populariser massivement. «Mais le jour où ce sera le cas, il faudra être prêt pour ne pas rater le coche», préviennent Christophe De Beukelaer et Raoul Ullens, qui plaident pour une éducation des entreprises et de la population.
Comment réguler une technologie décentralisée
Qui dit nouvelles technologies, dit nouvelles compétences et nouvelles règles. «Il faut se rendre compte que la blockchain demande des compétences techniques particulières. C’est l’équivalent du moment où on a commencé à utiliser internet ou le cloud», rappelle Kevin de Patoul. Il n’existe pas encore de filière de formation spécifique en Belgique et l’ensemble des acteurs rencontrés plaide pour la création de cette dernière ainsi que d’une entité au niveau fédéral pour fédérer l’écosystème belge. Trois initiatives sont en cours en ce sens, mais peinent pour le moment à se concrétiser.
Parler local, wallon ou belge peut paraître étrange lorsque l’on parle de blockchain, une technologie décentralisée qui n’a que faire des frontières géographiques et des régulations locales. Faire cohabiter les deux est encore très compliqué. «La régulation devrait être au niveau européen, les discussions vont dans ce sens-là. Mais tant qu’on est dans le cadre actuel, la Belgique doit bouger et encadrer cette technologie, il ne faut pas attendre l’Europe», selon les deux organisateurs de la Brussels Blockchain Conference. «Au lieu de se chamailler sur le voile à la piscine, les responsables politiques feraient mieux d’anticiper les grands changements sociétaux dont l’arrivée de la blockchain», lance Christophe De Beukelaer.
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